Ferdinand de Lesseps – Biographie
Né le 19 novembre 1805 à Versailles et mort le 7 décembre 1894 à La Chesnaye (Indre).
Issu d’une lignée de diplomates, Ferdinand Marie de Lesseps commence sa carrière dès 1825 au Consulat général de Lisbonne.
En poste de 1830 à 1838 au Proche-Orient, il y acquière une certaine réputation et se forge de solides relations qui lui serviront pour l’accomplissement de sa grande œuvre des années plus tard. Il est ainsi récompensé par la Légion d’honneur pour son attitude lors de l’épidémie de peste qui sévit à Alexandrie en 1835, et se fait également remarquer par le rôle pris dans la protection des chrétiens en Syrie sous l’occupation d’Ibrahim Pacha et il a surtout pris part à la réconciliation du sultan ottoman avec Mehmet Ali, vice-roi d’Égypte. Ferdinand de Lesseps se lie particulièrement d’amitié avec l’un des fils de ce dernier, Mohamed Saïd, grâce dit-on, entre autres, à ses remarquables talents de cavalier.
Il est ensuite consul de France à Rotterdam, Malaga, et surtout Barcelone de 1842 à 1848. Il laisse en Catalogne un souvenir très positif, notamment pour sa protection remarquable des ressortissants français mais aussi de toutes les populations, sans distinctions sociales, lors de la guerre carliste. Une place ainsi que l’école française de Barcelone portent encore aujourd’hui son nom.
Le changement de régime et l’avènement du Second Empire, ainsi qu’un désaveu criant en 1849 à propos de la « République romaine », entraînent sa démission du corps diplomatique français. La scarlatine emporte de plus successivement son épouse et son fils à la même période.
C’est alors que son ami Mohamed Saïd, devenu vice-roi d’Égypte, l’invite. Ferdinand de Lesseps le rejoint en 1854 et se consacre alors à un projet presque fou, pourtant médité depuis plus de vingt ans, le percement d’un canal entre la Méditerranée et la Mer Rouge. Saïd lui octroie alors la concession pour lancer ce projet. L’opposition tenace de l’Angleterre à ce projet force Lesseps à trouver un mode de financement original (qui fera plus tard sa perte) : il offre au public les actions de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Après de nombreux retards, dus entre autres à d’intenses manœuvres politiques anglaises auprès du sultan, mais grâce au ferme soutien de Napoléon III au projet, le canal de Suez est inauguré le 17 novembre 1869 par l’impératrice Eugénie dans un faste exceptionnel. La renommée de Ferdinand de Lesseps est à son apogée.
La fin de sa carrière est nettement moins glorieuse. En effet, un nouveau projet de canal reliant le Pacifique aux Caraïbes à Panama, porté par Lesseps, tourne au fiasco, déclenchant un scandale politico-financier fameux sous la IIIe République. La faillite de la Compagnie Interocéanique en 1889, fondée par Lesseps, entraîne la ruine de nombreux souscripteurs, souvent des ménages à revenus moyens. Condamné à une lourde amende et à une peine de prison de cinq ans, Lesseps est gracié en raison de son grand âge et d’une sénilité naissante. Ce seront finalement, à terme, les États-Unis qui reprendront le projet et inaugureront le canal en 1914.
Ferdinand de Lesseps mourra quelques années plus tard dans sa demeure du Chesnaye, dans un anonymat qui contraste avec la gloire qui l’auréolait lors de l’inauguration du Canal de Suez. Bien que controversée, la personnalité de ce grand entrepreneur et diplomate reconnu ressort dans le groupe de tête des figures françaises du XIXe siècle.